"Harria“ : la pierre fondatrice (Elgar N° 605 Janvier/Février 2021)
En euskara, le mot "harria" désigne la pierre.
La pierre précieuse se dit "harribizia" (littéralement : pierre vivante, peut-être en référence aux éclats lumineux qu'une pierre précieuse renvoie).
Parallèlement, le mot "hargina" désigne le carrier, le tailleur de pierre ou le maçon (de "egin", faire).
De même "harrespil", désigne un cromlech ou cercle de pierres comme ceux qu'on trouve sur le mont Okabe près d'Iraty. le terme est dérivé du mot "espil", qui désigne initialement le pré entourant une maison. Dans la même famille, le mot "harpea" sert à qualifier la grotte ou la caverne (de "her, harri", la pierre et "peu", le dessous).
"Harpea" est aussi devenu un nom propre pour désigner un abri sous roche naturel qui se trouve sur les hauteurs du village d'Esterençuby, en Basse-Navarre. Un "harpetara" est donc un habitant ou un homme des cavernes.
Enfin, le mot "harriabar" sert aussi à désigner la grêle (littéralement, "résidu de pierre"). Rien d'étonnant à cela. Toute personne qui a vécu un orage de grêle au Pays Basque, surtout au plus chaud de l'été, peut témoigner qu'un tel phénomène météo peut être très violent et faire croire "qu'il pleut des pierres".
Jean-Baptiste Heguy